Almanach des Modes et de la Parure

     Datant de 1803, cet almanach-ci ne peut pas vraiment être qualifé comme venant de l’époque révolutionnaire française. Néanmoins, il vaut la peine d’être pris en compte, et de le comparer aux almanachs similaires de l’époque précédente, parce que cette comparaison peut mettre en contexte ces almanachs. Bien qu’on ait vu avec l’Almanach des Grâces une conscience politique qui augmentait chaque année de 1789 jusqu’en 1795, l’Almanach des Modes et de la Parure nous rappele que la société, quoiqu’elle ait vite endossé les caractéristiques d’une république, elle est retournée à l’ancienne structure assez rapidement avec l’ascension de Napoléon Bonaparte. Accompagnant ce retour à une forme de gouvernement absolutiste nous observons le retour des anciennes hiérarchies sociales, ce qui est évident dans les illustrations de l’Almanach des Modes et de la Parure. L’exemple ici dépeint une femme de Paris — une « élégante » — aidée dans sa toilettes par des bonnes. C’est une image d’extrême clarté quant aux divisions sociales, et c’est une image dont on ne voit pas de semblables dans les almanachs d’amour qui datent de la Révolution. Mais le fait que le retour à ce mode de vie était accompli avec tant de facilité et si peu d’éclat suggère que peut-être ces divisions n’ont jamais vraiment disparu.

     On peut remarquer aussi que le thème de la poésie pastorale, et l’idéalisation de la vie pastorale que cette poésie montre, est toujours présente. Il semble que la pastorale constitue au moins un élément de continuité dans les vies de l’élite avant, pendant, et après la Révolution.